
Henriette Renan et moi,
Nées dans la même ville,
Têtues, soumises, indépendantes, loyales,
Des doutes et des choix,
Deux histoires intimes à deux cents ans de distance...

1h15 à partir de 13 ans
La VIDEO du spectacle ici
Toutes les photos dans la galerie
Le dossier (avec des extraits) : Une femme incomparable Novembre 2025 _compressed.pdf
La fiche technique pour salle de spectacle :Copie de FT CHEAP CIE - UN FEMME INCOMPARABLMAJ SEPT 2025.pdf
Pour salle non équipée, un espace de 5X5m et on s'occupe de tout !
Tous les formats de transmission de cette histoire ici

Passer notre héritage matrimonial dans le shaker de nos désirs de femmes contemporaines...
A l’origine de ce projet d’écriture, il y a une commande en 2022 pour la commémoration d’Ernest Renan, enfant prodige de Tréguier. Et un désir. Moi, fille du pays, je vais transmettre cette histoire.
Déjà une ombre se profile, celle d’Henriette Renan, une grande sœur dévouée à son petit frère devenu célèbre.
Intuitivement, je me sens liée à Henriette parce que nous sommes toutes deux nées ici, parce que, comme moi, elle a étudié loin, parce qu’elle a rejeté la religion et parce qu’elle je pensais qu’elle ne voulait faire aucune concession à son indépendance.
Henriette : ce qui nous lie, ce qui nous libère.
Ici et aujourd’hui Henriette n’est admirée que pour son dévouement de soeur. Totalement ignorée par ailleurs.
Moi, je me dis que cette femme doit avoir une vie à elle, des désirs, des amis, des convictions, des colères. Elle s’est s’épanouie dans l’étude et le voyage. Mais elle a sacrifié sa vie pour ceux qu’elle aimait. Elle a décidé de devenir cheffe de famille à 17 ans, de les protéger et de se lier à eux jusqu’à sa mort. Elle n’a jamais voulu se mettre dans la lumière, publier à son nom; elle écrivait aux jeunes filles de se cultiver pour être de bonnes épouses dans des revues d’éducation mais elle-même a toujours farouchement refusé de se marier.
Henriette, féministe sans le savoir ou femme soumise de son temps ?
Je commence une quête deux siècles plus tard, sans a priori, sans revendication matrimoniale, je dialogue avec Henriette je mesure ce qui nous rattache, ce qui nous sépare et ce qui fait d’elle, secrète, libre et attachée, une femme incomparable.

Collectage et co-écriture
Le spectacle s‘écrit avec ma comparse, Hélène Sarrazin. Nous épluchons les écrits du 19ème, nous parlons de nos mères, de leurs propres combats, de leurs soumissions. Nous nous parlons de nos vies intimes.
Moi, je m’identifie et je suis identifiée comme une féministe ...une “passionaria” qui porte son émancipation la tête haute.
Enfant modèle et intello dans les années 80, adolescente luttant pour sa liberté sexuelle à l’égal de celle des hommes dans les années 90, mère célibataire dans les années 2000, professionnelle passionnée des années 2010. Je me bats.
Mais je suis “attachée”, à ma famille, à la communauté de ma ville provinciale : être une bonne mère, être une bonne fille, être « bonne » et prendre les remarques sexistes avec - philosophie... et trouver l’Homme de ma vie pour avoir enfin réussi à ne pas finir seule...
2022 : d’une génération à l’autre.
Mes filles ont 20 ans: refus d’être mères dans ce monde pourri, tenues sexy-glam, la provocation en bandoulière mais ne tolérant aucun écart de conduite de la part des hommes.
Notre dialogue ne peut pas s'extraire de ce contexte de nouveaux combats - que je ne parviens pas à déchiffrer, ni à accepter : la polémique #MeToo me fait peur, la démarche “non genrée” me semble ridicule. Je ne comprends pas. Elles remettent tout en cause comme si elles refusaient d’être nos héritières, comme si on n’avait rien fait avant pour se libérer. Je me drape dans ma féminité.
- Elle ne veulent plus plaire ? Alors c’est la fin de la séduction ? Un monde sans homme, c’est ça qu’elles veulent’?
- C’est fou ce que tu peux avoir comme préjugés !
- Tu crois ?
On décide d’en faire la matière de l'écriture: mon histoire et ces transmissions qui nous libèrent et nous lient.
Une quête qui nous mène du travail matrimonial à la relecture de nos propres héritages de femme.
Une quête qui fait vaciller mes certitudes,

Dans ce spectacle en forme de triptyque, nous mêlons nos dialogues, lectures, récits et chants à un travail esthétique à partir de visuels et de photographies. Est-ce une conférence ? Un récit conté ? Une autobiographie ? Tout cela à la fois !

“Et bien, nous vous proposons d'associer à la plus pure tradition de nos talentueux historiens 19èmistes le concept innovant d'une médiation interactive au patrimoine vivant pour poser cette question Fondamentale: QUI ETAIT HENRIETTE RENAN ?”
Dans une première partie sous forme de visite guidée - parfois savante et toujours partiale ! - nous, Anne et Hélène, membres enthousiastes de la “Société des Amies d’Henriette Renan”, explorons le Musée Renan, de la cave au grenier, à la découverte d'une Henriette tombée dans l'oubli.
Dans un dialogue vif, nous nous amusons avec les codes de la très-en-vogue "médiation culturelle du patrimoine".
Alors Henriette, féministe ou femme soumise de son temps ?
Chacune a son idée qu’elle défend avec humour et détermination.

“Moi j'ai entendu les histoires des femmes d'ici. Et je les ai fait miennes : c'est par elles que j'ai appris à être fille, sœur et femme. Je suis une héritière.”
La quête se poursuit hors du musée, à la recherche des figures féminines dont nous avons hérité - les femmes laborieuses du littoral, veuves de marins, sorcières rebouteuses ou religieuses éplorées.
Anne qui transmet ce récit conté ,"plonge" littéralement dans les documents d'archives qui deviennent son univers scénographique. Il faut transmettre ces récits, les dépouiller du romantisme, chacun d'entre eux a construit et transmis une image de la femme - pieuse, laborieuse, courageuse et déterminée, dévouée ou abandonnée...

“1995. Je me suis fait une raison : je ne répondrai pas à l'idéal de chasteté, de fidélité du vieux mythe de la femme catholique.”
Enfin, dans une adresse directe et autobiographique, Anne témoigne, simplement et honnêtement, de ses contradictions et de ses tentatives pour construire aujourd'hui un équilibre fragile entre absolue nécessité de liberté et besoin d'être aimée.
Hériter de ces histoires est un fardeau et une force.